Date d'inscription : 21/11/2017 Sortilèges lancés : 359 Wuzhu : 915 Situation : fiancé, malheureusement. Profession : ancien joueur professionnel de quidditch, au poste de poursuiveur dans l'équipe nationale : La Grande Muraille.
Liang Nayu
Liang Nayu
baihu
Lun 2 Avr - 3:45
Date d'inscription : 26/03/2018 Sortilèges lancés : 40 Wuzhu : 301 Situation : en sursis – fiancée. Profession : étudiante
"complexités sentimentales"
Ont-ils oublié leurs promesses ? Au moindre rire, au moindre geste. Les grands amours n'ont plus d'adresse, quand l'un s'en va & l'autre reste. N'est-il péché que de jeunesse ? N'est-il passé que rien ne laisse ? Les grands amours sont en détresse, lorsque l'un part & l'autre reste.
hanfu ☽ Liangshuijing, siheyuan des Liang : au sein de la demeure ancestrale, la proclamation des fiançailles de la fille aînée, enfant du milieu, a susurré à tous un vent de liesse général. Choyée par les siens, petite-fille favorite du doyen des Liang – dont la parole fait foi chez chacun de ses apparentés – ce serment marital en devenir est une véritable bénédiction. & pour cause : le promis dont Nayu sera sertie – & qui s'insérera sous peu en le rameau familial – est un émérite parti, un fils de fondateur, même. Les anciens se félicitent de telles entremises ; les Liang ont le cœur à la fête – mais l'héritière tant adorée, elle, fait la tête.
Si passive qu'elle en paraît concentrée, Nayu accorde à sa mère d'attention distraite juste assez – ce afin qu'elle ne se fâche point. Affairée avec le torrent de mèches brunes de sa progéniture, la seconde lui réitère ses dernières consignes sur un ton quelque peu remué. Après tout, le bourgeon de rose a déployé sa corolle : fut un temps où Madame Liang a elle-même été fiancée. L'émotion de voir sa première fille se marier – ou tout du moins être donnée à un homme – entre de ce fait en résonance avec son propre vécu, il y a de cela un peu moins de trois décennies. Peut-être même s'entraperçoit-elle, à travers l'incarnation de candeur dont s'acquitte Nayu, en cet instant même...
À travers la psyché de sa coiffeuse, au-devant de laquelle elle siège, la brunette contemple son reflet. Bien apprêtée, ses pommettes & ses joues encore nues sont déjà incarnadines : est-ce l'émotion ? Non, car la fatalité de sa destinée lui échappe encore. À la manière d'un condamné, qui écoute son arrêt sans le capter, elle ne pâlit guère. "Quel courage !", lance t-on. En vérité, il n'en est rien : c'est plutôt manque d'imagination... Lorsque l'on éveille le pauvre bougre pour l'exécution, alors, c'est là qu'il entend la sentence. De même que la sorcière ne saisit que trop tard qu'elle est jetée en pâture à son premier amour – sa dernière erreur – lorsque retentit le carillon du siheyuan ; mais ce n'est plus le sien.
En conséquence de ce tintement, tout son être s'ébranle. Alors même que la veille, l'enjeu de cette rencontre lui était encore différé, Nayu se sent à présent alarmée – bouleversée. En sept ans d'absentéisme acharné, la voilà qui s'apprête à revoir Jenkan – car il s'agit bien de lui, de ce garçon qui, à l'approche de leur majorité, l'a laissée derrière son passage, en s'envolant pour Beijing. Sans un mot, sans d'autres égards pour celle qu'il estime être la cause de leur perdition – à tort ou à travers, qu'importe, puisque autant que l'amour, la douleur fut mutuelle. Suite au retour du Wang, il y a trois ans, aucun des deux Baihu n'avait éprouvé l'envie de se confronter aux stigmates de leur passé, ô combien douloureux. Le mutisme avait donc perduré... Il fallait oublier.
Mais voilà que tous ces efforts sont en passe de se volatiliser en volutes de fumée, à présent que leurs retrouvailles se font imminentes. Déjà, le cortège établi par les Liang – & au sein duquel la jouvencelle évolue, entre sa mère, sa jeune sœur & sa dame de compagnie – marque une halte. En présence des maîtres de maison, soit le couple Wang, les salutations sont de mise. On remercie vivement le patriarche Liang qui, nonobstant son âge reculé, a tenu à effectuer le déplacement jusque le siheyuan attenant. "C'est un grand jour", se justifie t-il à l'encontre de Tante Yan Mei. Ces formalités expédiés, sourires à l'appui, tous se focalisent ensuite sur Nayu. C'est à elle de jouer.
« Madame, Monsieur Wang... »
Du fait de la position de la doyenne, l'étudiante s'est permise de la citer en premier lieu, tandis qu'elle effectue une courbette des plus distinguées, récitant le reste de ses actions de grâce – soigneusement inculquées par ses parents, en vue de cette occasion. Son élocution est impeccable : chaque terme qui l'exige est ponctué, & son intonation est doucereuse au possible – une véritable mélopée aux tympans de ses vis-à-vis, qu'elle envoûte au fur & à mesure de ses vocables.
« Je ne puis vous exprimer toute l'étendue de ma reconnaissance, tant pour votre accueil chaleureux que pour le motif de notre réunion. C'est un réel honneur que de me trouver parmi vous, non plus en tant que simple Liang, mais également en ma récente qualité de fiancée. Par mon devoir & par cette union, j'espère renforcer l'amitié séculaire de nos deux familles. Ma tante, je saurai me montrer à la hauteur du nom de Wang. »
À l'issue de sa tirade, les destinataires de ses belles paroles semblent résolument conquis. Qui plus est, sa réussite est définitivement concédée par le retour de ses proches – leurs regards fiers lui font omettre combien ses phalanges n'ont cessé de vaciller, depuis qu'elle a outrepassé le seuil de la propriété. Enserrant vaguement le poing, & alors qu'elle décoche sa plus jolie risette, à l'intention de Madame Wang, ses mirettes furètent du côté de l'un des huis cerclant la cour... Aussitôt, son sourire se glace, puis s'estompe. Là, de l'autre côté de l'encadrement... Il est là. Jenkan. Visiblement interdit, il la considère, sur la distance, & muette de stupeur, Nayu le dévisage littéralement, toutes bonnes manières momentanément écartées.
Cependant, sa stupéfaction n'est qu'éphémère : reprenant contenance, elle reporte ses nacres sur sa tante, formulant un "oui... ?" imperceptiblement troublé, à sa demande – dont elle n'a par ailleurs rien assimilé. Cette réplique évasive paraît ceci dit convenir à la matriarche, qui embraie sur un "dans ce cas, je te laisse le retrouver. Il me semble que vous n'avez eu que peu d'interactions, depuis son retour à Emeishan". Il n'en faut guère davantage pour que la lumière se fasse en l'esprit de la jeune femme, celle-ci devinant sans peine les insinuations de ce qu'elle nommera sous peu sa belle-mère.
Afin de dissimuler son incertitude, qui risquerait d'influer sur l'interprétation des hôtes – auprès desquels elle se doit être irréprochable ; ni plus, ni moins – Nayu se rengorge & entame la marche vers le bâtiment contigu, là où se tenait préalablement son fiancé. Peu farouche, elle se doute que son aïeul & ses parents, soucieux de veiller à sa vertu, ne la laisseront guère seule trop longtemps avec un homme – qu'importe si elle lui est engagée. Mais pour l'instant, c'est seule qu'elle poursuit son chemin. Chaque foulée qu'elle effectue lui emballe un peu plus le palpitant, sorte de boum, boum, boum discordant avec le claquement de ses talons : en sentant ses jambes menacer de se dérober, sa paume offerte s'appose séance tenante sur le chambranle de la porte, une fois cette dernière atteinte.
Ce qu'elle reconnaît comme étant la salle de réception est manifestement en pleine effervescence. Domestiques s'activent & s'empressent quant aux préparatifs du déjeuner ; certains la saluent brièvement, mais non moins respectueusement. Puisque scruter le travail des caméristes n'étant que peu captivant, la brunette se détache de cette inspection, déviant ses prunelles vers le seul homme un tant soit peu inactif de la pièce. Sans pouvoir se maîtriser, la sélénite sent son cœur se retourner. Les réminiscences remontent ; les émotions aussi. Avec le temps, certains mots, certaines gestuelles s'oblitèrent, mais ce que l'autre nous a fait ressentir, jamais. & là, tout de suite, Nayu se souvient. Tout son être se le rappelle.
En sept ans, Jenkan a grandi & changé – en bien, même, force lui est-il de l'admettre, alors que son tangzhuang lui sied à ravir. Toutefois, elle retrouve en cette figure plus émaciée, mieux esquissée, ce même air enfantin qu'elle a tant affectionné, par le passé. & lui ? À quoi songe t-il ? Ignorant les suppliques de son cœur, qui lui scande de rebrousser sentier, la sorcière parvient finalement à s'avancer. Un pas, un second qui s'ensuit puis un troisième... L'un après l'autre, ils la mènent jusque l'homme qu'elle a pourtant désiré éluder, il y a encore un moment. Mais un fait qui se soustrait encore à sa connaissance l'attire inéluctablement vers le jeune homme – telle une phalène qui virevolte vers la flamme d'une bougie.
Excepté que la sang-pure n'a plus aucune intention de se brûler les ailes – c'est assez, le sang saint les lui a déjà échancrées. Lorsqu'elle parvient au niveau de l'adulescent – sans trop s'insinuer en son espace personnel – Nayu se rend compte qu'elle ne sait que dire. Un "bonjour" lui paraît surfait, de même que toute forme de cordialité affectée. Ils ne sont point des étrangers, l'un pour l'autre – & pourtant, ils sont pires que cela, en un sens. C'est donc le nom de son ancien amour que la belle Liang se résout en fin de compte à prononcer. Sa voix n'est guère plus haut perchée qu'un souffle – comme si, quelque part, elle a encore du mal à concevoir le fait qu'il est réellement là.
« Jenkan. »
Wang Jenkan
Wang Jenkan
Tough Admin
Mar 10 Avr - 21:57
Date d'inscription : 21/11/2017 Sortilèges lancés : 359 Wuzhu : 915 Situation : fiancé, malheureusement. Profession : ancien joueur professionnel de quidditch, au poste de poursuiveur dans l'équipe nationale : La Grande Muraille.
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EMEISHAN AGITÉ ☾ fin mars 2018 Emeishan s'éveille, lentement, sous des nouvelles terrifiantes. Certains se restaurent d'un petit déjeuner copieux devant le China daily wizard, d'autres partent au travail ; et les écriteaux rouge sang perdent leur couleur, pour laisser de nouveau les murs grisâtres du quartier. Et dans les ruelles, s'élèvent des voix basses et des regards furtifs vers les concernés. Lire la suite ?